« Night Work » sur Spotify : Scissor Sisters – Night Work


4 ans après leur précédent album, alors que tous les avaient oublié, les new-yorkais de Scissor Sisters reviennent aux affaires avec « Night Work ».
Tout commence par une pochette en hommage appuyé et tendancieux à « Sticky Fingers » des Rolling Stones. Et la subversion ne fait que commencer …


Les premières notes de « Night Work » posent le décor plus vite qu’un serveur envoie un Bloody Mary.
Ça va saigner !



La piste de danse s’illumine et les corps se déforment au son de puissants synthétiseurs, de gimmicks résolument 80’s et de voix acidulées et entêtantes.
Les années 80, Scissor Sisters les aime et les reproduit avec malice et application.
On croise ainsi tout au long de l’album les arrangements et constructions qui nous ont fait danser aux heures magiques de la New Wave et de la Synth Pop.



A la façon d’un kaléidoscope charnel et bas du front, on voit défiler les références :
« Whole New Day » cligne de l’oeil à « I Want your Sex » de George Michael, « Running Out » et sa guitare innocente volent vers New Order, tandis que « Something Like Us » flirte étroitement avec « Radioactivity » de Kraftwerk.
Les références pleuvent avec jubilation, comme les paillettes sur la tête à 2h du matin lorsque la fièvre contrôle votre corps.


Car c’est bien la fièvre qui est au coeur de cet album.
Une envie furieuse de danser, d’envoyer valser les convenances et les à priori, dans la moiteur du dancefloor, toutes les envies prennent une saveur délicieuse d’interdit et d’audace.

Impossible de résister à la machine ultime qui se met en œuvre ici. Les titres s’enchaînent avec la magie fascinante d’un set nocturne sur la plage de Calvi.


La tête tourne et le cœur s’emballe, les sentiments frappent comme des regards qui se croisent sans se dévoiler. Une fougue viscérale, une fragilité à fleur de peau et un besoin de vivre jaillissent de chaque chanson au fil de paroles à l’honnêteté totale :


« I can’t escape my need for sex and violence. Never meant you see them hand in hand, One is just with the other. The softest touches, deeper than the ocean. Give it to me faster. Feel it, feel it » (« Sex and Violence »)


« Oh I want you to poke me, (…) set my body free. Any which way, you better take me, any which way you can » (« Any which Way »)


« We’re running out of money, of each other, of confidence. We’re running out of drugs, of patience, of air. We’re running out (« Running Out »)


Gorgés de disco, de funk et de pop, galvanisés par une ferveur électro sans faille et transpirant la chaleur des corps qui s’échangent, le rythme et la vie vous attrapent tout au long des 12 titres du disque pour vous étreindre au plus serré.


Perdre le contrôle, vivre plus fort, vibrer enfin, oui vibrer, à tout prix, avant que la mort n’arrive. Une nuit pour voir le jour se lever, une nuit pour tout oublier et se libérer.
Toute les histoires d’une vie, dans une nuit, un vrai « Night Work »…


Epaulés par le classieux Stuart Price (producteur de Madonna sur « Confessions on a Dance Floor », Kylie Minogue sur « Aphrodite » ou encore Seal sur « System »), les Soeurs Tribades signent un retour exaltant.
Fini le glam rock gentillet de leurs deux précédents albums, l’heure est à l’urgence désormais.On n’est jamais aussi vivant que lorsqu’on croit mourir.
Le plaisir, voilà le maitre mot de « Night Work ». 45 minutes de sensations, de rêveries, la tête en arrière et le corps en mouvement.


Une réussite jouissive et un soleil à facettes pour l’été.



Scissor Sisters sur Myspace : Myspace.com/Scissorsisters
Site officiel de Scissor Sisters : Scissorsisters.com

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A propos de l'auteur

30 ans, Eurasien, Paris. Directeur associé de Studio EMF. Ancien diplômé de l'ESC Toulouse. Passionné de mode et de voyages. Amateur de boxe française et d'arts martiaux chinois.

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